Jules Ferry


Introduction.
Nous savons tous que le nom de Jules Ferry est lié à l’école. Nombreux sont les établissements de tous niveaux qui portent son nom. Nous savons aussi que son nom est associé à une loi sur l’école qu’on résume souvent pas les adjectifs « laïc, obligatoire et gratuit ». Nous situons cette loi vers la fin du XIXème siècle, dans les débuts de la IIIème République.
Je vais tenter d’aller un peu plus loin en partageant des connaissances sur cet homme né dans la première moitié du XIXème et mort un peu avant la fin du siècle. Nous verrons qu’il y a quatre temps dans cette vie : une enfance, une jeu-nesse et une vie d’avocat mondain dans un pre-mier temps, une période d’ascension sociale et politique d’une dizaine d’années qui fait de l’avo-cat mondain un homme politique influent. Dans un troisième temps je vous parlerai des six années essentielles qui sont l’apogée de sa carrière et dans un quatrième temps j’évoquerai la fin assez malheureuse de sa carrière et de sa vie..
Enfance , jeunesse, premières expériences (1832-1869)
Jules Ferry est un homme de l’Est, un lor-rain et plus précisément un vosgien de Saint Dié.
Parmi les aïeux de Jules Ferry, on trouve des membres du premier conseil de ville créé au début du XVIIème siècle à Saint-Dié. Ils sont maîtres fondeurs de cloches. A cette époque, le duché de Lorraine ce n’est pas la France, il ne se-ra réuni à la couronne de France qu’en 1766 lors-que Louis XV héritera de son beau-père Stanislas Leczinski. Les aïeux de Ferry suivent une voie assez classique d’ascension sociale. En achetant en 1791 un bien du clergé, une « poterie de terre » -en fait, une tuilerie– ils deviennent des petits pa-trons industriels. En 1797, sous le Directoire, un Ferry devient maire de Saint-Dié par élection. Il le restera 18 ans (Consulat et Empire). C’est le grand-père de Jules.
La tuilerie marche bien et la famille a une certaine prospérité. Le père de Jules deviendra avocat et sera lui-même un élu local, conseiller
général du canton de Saint-Dié. On est dans la bourgeoisie et dans les notables d’une petite vil-le de province. Les hommes sont francs-maçons (le grand père puis le père sont initiés à la loge « Les Amis Incorruptibles des Vosges »). On a au salon les bustes de Voltaire et de Rousseau. Mais dans les chambres il y a un crucifix au mur avec son rameau de buis renouvelé à chaque Pâques et les femmes sont de pieuses catholiques.
Jules naît à Saint-Dié en 1832. Nous som-mes au tout début de la Monarchie de Juillet issue de la Révolution de 1830. Il a une soeur aînée, Adèle, et un frère Charles, plus jeune de deux ans. La mort de leur mère en 1836 va souder ces en-fants orphelins qui resteront fusionnels au-delà de leurs trajectoires différentes. Jules fait sa scolarité au Collège de Saint-Dié. C’est un excellent élève dans toutes les disciplines. En 1846, pour poursui-vre ses études, il va à Strasbourg au Collège Royal (actuel lycée Fustel de Coulanges), il sera bachelier à 16 ans et s’inscrira à la Faculté de Droit. Il vit la Révolution de1848 à Strasbourg avec enthousiasme mais les révoltes ouvrières l’inquiètent.
La famille fait de bonnes affaires. Le père de Jules décide alors d'aller à Paris avec ses deux fils qui pourront y poursuivre des études dans les meilleures écoles. Ils emménagent à Paris en 1850. Jules poursuit son droit, son frère le suivra. Les sentiments de la famille sont républicains. Ils voient avec inquiétude la marche du Prince-Président élu en décembre 1848 vers l'Empire. Jules sera témoin de la « fusillade des Boulevards » le 4 décembre 1851, deux jours après le coup d'état «J'ai vu des soldats égarés, soudoyés peut-être, fusiller sur les boulevards les républicains et jusqu'aux passants inoffensifs. J'ai vu des ouvriers aveuglés ou inconscients ricaner sur le passage des députés de l'Assemblée qu'on menait à Mazas ».
Quelques jours plus tard, le 20 décem-bre 1851, il s'inscrit au barreau. Le voici avocat stagiaire. Il se fait remarquer par son talent com-me avocat d'affaires, appliqué, cultivé. Il pronon-ce le 13 décembre 1855 le discours de rentrée de
la conférence du barreau. Ce discours dont le thè-me porte sur l'influence des idées sur le barreau au XVIIIème siècle lui permet d'exprimer des idées libérales au temps de l'Empire autoritaire. Au début de l'année 1856, son père meurt après lui avoir dit « Allons, je ne m'étais pas trompé sur toi ».
Le père mort, la soeur de Jules, Adèle, ren-tre à Saint-Dié où elle vivra en bourgeoise chari-table et dévote. Sa générosité en fera presque une sainte. Elle n'ignore rien de l'athéisme de ses frè-res mais continue à échanger avec eux une abon-dante correspondance. Lorsqu'elle sera au seuil de la mort en 1869, elle écrit à ses frères «Je deman-derai encore à Dieu le salut de votre âme. Votre petite mère. Adèle Ferry ».
Lorsqu'Adèle part à Saint-Dié, Jules a 24 et Charles 22 ans. Jules commence une belle carriè-re d'avocat d'affaires, Charles qui a aussi fait de bonnes études juridiques mais qui n'est pas inté-ressé par le barreau entre au service d'une banque. Charles se révèle un homme d'affaires adroit et il fera fructifier la fortune familiale. La relation en-tre les deux frères est fusionnelle. Charles écrit à Jules «Tu feras le nom et je ferai la fortune ». Leur correspondance montre des sentiments très forts. Jules appelle son frère « cher petit frère » mais aussi « mon bon chéri », « ma vraie moitié », « mon très chéri ».
L'aisance que lui procure un métier rémuné-rateur et surtout la communauté financière avec Charles lui permet de multiplier les voyages dans cette période de 1851 à 1869. Parfois pour sa pro-fession, la plupart du temps par curiosité. Il voya-gera en Suisse, en Espagne, en Allemagne, en An-gleterre et même à Constantinople. Là ce sera pour le règlement d'une succession et le client qui le demande est Gambetta qu'il connaissait un peu mais qu'il connaîtra ainsi plus personnellement.
Et la vie sentimentale ? La vie amoureuse des deux frères Ferry est très agitée. La petite niè-ce de Jules, Fresnette Pisani-Ferry, grande histo-rienne, a légué aux archives des Vosges une abon-dante correspondance avec la réserve de ne les donner à consulter qu'après sa mort. Elle est mor-te en 1984. Et on a alors découvert un Jules très porté sur la chose ! Et ça va des liaisons bourgeoi-ses aux « petites dames ». Il fréquente les salons des opposants libéraux à l'Empire, il y croise de grands artistes comme Berlioz, Gounod, Baude-laire ou Gustave Doré. Il tombe très amoureux de la femme d'Emile Ollivier, opposant qui se rallie-ra plus tard à l'Empire. S'en suit un curieux ména-ge à trois pendant trois ans qui se termine en dra-
me lorsque Blandine meurt en 1862. Blandine c'est la fille de Liszt et Marie d'Agout, la soeur de Cosima future Wagner. Jules paraît inconsolable.
Le brillant juriste se prend aussi d'une autre passion : le journalisme. Il commence par des articles savants dans la Gazette des Tribunaux mais très vite c'est la presse d'opposition libérale à l'Empire qui l'attire. Le grand quotidien libéral du soir Le Temps accueille ses articles. Il écrit sous le titre satirique « les comptes fantastiques d'Haussmann » une série d'articles sur les grands travaux entrepris par le préfet dans Paris. Il est condamné à 5000 francs d'amende que son frère paiera sans discuter. Cette notoriété lui vaut d'être pressenti pour figurer sur la liste des républicains modérés pour les élections législatives de 1863. Il ne sera pas retenu mais continuera de s'exprimer dans la presse et cela lui vaudra finalement de fi-gurer parmi les candidats républicains au Corps Législatif pour les élections de 1869.
2-Ascension sociale et politique (1869-1879)
Le 7 juin 1869, soutenu par Gambetta, Fer-ry est élu député à Paris. Cette élection voit les opposants à l'Empire rassembler 3350000 voix contre 4400000 aux bonapartistes. Mais les répu-blicains ne sont qu'une petite moitié des oppo-sants, moins nombreux que les royalistes. Il af-fronte son ami d'hier Emile Ollivier rallié à l'Em-pire. L'empereur après avoir accordé des mesures libérales organise le 8 mai 1870 un référendum qu'il remporte largement (7350000 oui - 1538000 non).
Le 19 juillet 1870 l'Empereur déclare la guerre à la Prusse. Ferry vote -comme Gambetta- les crédits de guerre. Très vite la défaite se profi-le et à Paris des foules se rassemblent pour de-mander une levée en masse ; les plus extrémistes tentent même avec Blanqui de se saisir de stocks d'armes. On connaît la suite : le 2 septembre 1870 l'Empereur fait prisonnier à Sedan et la capitula-tion. Le 4 septembre, la République est proclamée à l'Hôtel de ville de Paris par Gambetta, Jules fer-ry est à ses côtés. Il entre dans le gouvernement de Défense Nationale du général Trochu comme Secrétaire du gouvernement. Mais il ne suit pas Gambetta le 7 octobre lorsque celui-ci part à Tours pour éviter l'encerclement dans Paris.
Fin octobre 1870 les armées prussiennes sont aux portes de Paris. Une émeute s'empare de l'Hôtel de ville pour refuser toute capitulation. Ferry joue un rôle essentiel dans le retour à l'or-dre. Il en tire les bénéfices en succédant à Arago
comme maire de Paris le 15 novembre 1870. Cette charge se confond avec celle de préfet. Mais Paris est encerclé et le ravitaillement manque. Ferry y gagne un premier surnom celui de Ferry-Famine. Le 21 janvier, Trochu décide de capituler et de démissionner. Il laisse la place à Adolphe Thiers qui négocie avec les prussiens un armistice et permettre l'élection d'une Chambre des députés.
Le 12 février 1871, Jules Ferry est élu dé-puté des Vosges. En fait, c'est son frère qui a fait sa campagne. Il reste d'ailleurs maire de Paris. Dans cette courte période, Jules Ferry crée une commission scolaire avec pour mission d'organi-ser à Paris un enseignement primaire laïc, gratuit et obligatoire. Mais l'émeute gronde contre la ca-pitulation et le gouvernement replié à Bordeaux puis revenu à Versailles. Le 18 mars une grande partie de la garde nationale rejoint les émeutiers. Ferry quitte l'Hôtel de ville au dernier moment. «Je sors le dernier. Les insurgés font une barrica-de derrière I’Hôtel de ville et avancent en même temps sur la place en tirant des coups de feu ».
Lorsqu'il rejoint Versailles la mort dans l'âme le 19 mars. Ferry est tristement du côté de la répression de la Commune et détesté par les royalistes de toutes sortes qui forment la majorité de la nouvelle assemblée « Le sang va couler à flots, mais qu'y faire ? ». Il suit la progression de la reprise sanglante de Paris «J'ai la tête dans le feu et les pieds dans le sang ». Il refuse de rester Maire de Paris. Le poste disparait pour un siècle et il est remplacé le 6 juin par Léon Say comme préfet de Paris.
Ferry, toujours député des Vosges mais sans pouvoir dans une Assemblée monarchiste, se re-plie sur son département. Il est élu conseiller gé-néral du canton du Thillot. Thiers lui propose d'être ambassadeur à Athènes. Il accepte et le sera jusqu'à la chute de Thiers et l'élection de Mac Ma-hon à la présidence de la République le 24 mai 1873. Ferry écrit alors « le présent ne vaut rien et l'avenir est bien sombre ». Avec cette élection, c'est une restauration monarchique qui semble s'annoncer.
Ferry se replie sur sa petite patrie vosgien-ne. Et sur sa vie personnelle. Il a 42 ans, il pense « être hors commerce ». Et c'est à ce moment qu'il a un coup de foudre pour une alsacienne de 26 ans, Eugénie Risler. Ferry fréquente à Paris le salon de la famille d'Eugénie, des industriels qui ont déve-loppé une entreprise de chimie à Thann. Il sont libéraux et républicains, d'origine protestants mais très éloignés de toute pratique. Chaque été, la fa-mille se réunit à Thann et reçoit. C'est là que Fer-
ry va faire sa cour à cette héritière. Et cette cour va mettre du temps à être victorieuse. Il se marie le 24 octobre 1874 à Thann. Civilement. Et il de-vient et restera jusqu'à sa mort un mari fidèle. Il faut dire aussi que ce mariage lui apporte une dot de 500000 francs-or. Ils n'auront pas d'enfant.
Les six années qui vont de 1873 à 1879 vont être celles de l'échec du projet de restauration mo-narchique et de la reconquête républicaine. On en connaît les étapes : l'amendement Wallon qui introduit officiellement le mot République dans une loi constitutionnelle le 30 janvier 1875, les élections de mars 1876 qui volent une victoire électorale des républicains, celle d'octobre 1877 qui confirment cette victoire et finalement celles de janvier 1879 et la chute de Mac Mahon. Dans cette période Ferry est à chaque fois réélu député de l'arrondissement de Saint Die. Il privilégie son implantation vosgienne « Etre du cru c'est le fond de tout en ce temps de république de paysans » .
Il va jouer un rôle essentiel dans la chute de Mac Mahon. C'est lui qui le 20 janvier 1879 à la tribune de la Chambre présentera un texte deman-dant qu'on accélère le rythme des changements des hauts fonctionnaires, trop nombreux à être proches des milieux monarchistes ou bonapartis-tes. Ce sont les décrets de révocation dans le per-sonnel militaire qui vont conduire Mac Mahon à refuser de signer et à démissionner.
3-Les six années du « moment Ferry » (1879-1885)
Avec l'élection de Jules Grévy à la présiden-ce de la République s'ouvre un nouveau chapitre. Désormais les adversaires de la république ne re-viendront plus aux affaires et ce sont les luttes d'influence au sein de la famille républicaine qui vont expliquer les orientations suivies. Trois camps peuvent être distingués : les « opportunis-tes » qui se caractérisent par leur conservatisme social, les radicaux qui sont moins conservateurs et les socialistes qui souhaitent une forte transfor-mation sociale. Le souvenir de la Commune est encore proche. Ferry appartient clairement à la première catégorie.
Dans le premier gouvernement de la prési-dence de Jules Grévy, présidé par William-Henry Waddington, Ferry est appelé à occuper le poste de Ministre de l'Instruction publique. On peut dire que c'est le début du « moment Ferry » selon l'ex-pression de Jean-Michel Gaillard. Dans les six années qui vont du 4 février 1879 au 30 mars 1885, il n'y a guère que six mois durant lesquels Ferry ne sera ni ministre, ni président du conseil.
Il cumulera même parfois les deux soit comme président et ministre de l'Instruction publique, soit comme président et ministre des affaires étrangè-res.
Trois grands textes de loi vont former le cor-pus des « Lois Ferry ». La loi du 9 août 1879 im-pose à chaque département l'obligation dans les quatre ans d'avoir deux écoles normales (garçons et filles). C'est une proposition de loi de Paul Bert qui est député de l'Yonne depuis 1872. La loi du 16 juin 1881 rend gratuit l'enseignement primaire mais pour l'obligation Jules Ferry se heurte au Sé-nat. La loi du 28 mars 1882 modifie toutes les dis-positions des lois antérieures pour établir définiti-vement un enseignement primaire public obliga-toire, laïc et gratuit. La bataille est rude et conduit les « opportunistes » à accentuer les mesures anti-cléricales (expulsion de congrégations enseignan-tes) mais ces mesures les divisent.
Pour Ferry ces lois étaient essentielles pour établir une école républicaine qui fabrique des citoyens républicains tels qu'il les souhaite : dé-mocrates, réduisant la religion à la sphère privée, attachés à la libre entreprise et patriotes. « Dans les écoles confessionnelles, les jeunes reçoivent un enseignement dirigé tout entier contre les ins-titutions modernes. [...] Si cet état de choses se perpétue, il est à craindre que d'autres écoles ne se constituent, ouvertes aux fils d'ouvriers et de paysans, où l'on enseignera des principes totale-ment opposés, inspirés peut-être d'un idéal socia-liste ou communiste emprunté à des temps plus
récents, par exemple à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871 ». Ce propos résume bien l'esprit de son ac-tion.
L'action de Ferry va au-delà des lois scolai-res. Il voit dans la colonisation un moyen de res-taurer le prestige d'un pays traumatisé par la dé-faite de 187l et amputé de l'Alsace-Moselle. Il est marié à une alsacienne. Il va donc encourager et soutenir les entreprises coloniales en bravant l'hostilité des conservateurs monarchistes qui
l'accusent de se détourner des provinces perdues « Vous me promettez douze domestiques, je vous demande deux enfants » dira Drumont. Sur sa gauche, il se heurtera aussi à l'hostilité des radi-caux et de Clemenceau en particulier. Et même une partie des opportunistes doutent de l'intérêt financier de la colonisation.
Dans les six années du « moment Ferry » les conquêtes coloniales vont se multiplier. Dès 1879, il a lancé Savorgnan de Brazza à la conquê-te du Congo, il appuie les opérations qui aboutis-
sent aux protectorats sur la Tunisie et sur Mada-gascar. Dans la péninsule indochinoise la France possède déjà la Cochinchine au sud de la péninsu-le. Prenant prétexte d'exactions de mercenaires chinois de l'empereur d'Annam dont la capitale est Hué, il soutient une expédition punitive en 1883 destinée à établir un protectorat sur l'Annam. En 1885, la progression française vers le nord, le Tonkin, connaît des difficultés. Les critiques se multiplient sur l'opportunité de cette expédition. L'annonce d'une défaite française à Lang-Son en-traine la chute de « Ferry-Tonkin » après un débat
parlementaire passionné le 30 mars 1885. Il dé-missionne et connaît une période d'extrême impo-pularité.
4-Déboires et désillusions (1885-1893)
Après cet échec, il se replie à nouveau sur ses terres vosgiennes. Il y est réélu aux élections de 1885. Mais son crédit politique à Paris semble définitivement épuisé. Il a toutefois la satisfaction de voir un de ses successeurs au ministère de l'instruction publique, René Goblet, compléter son oeuvre en faisant voter la loi du 30 octobre 1886 qui interdit l'enseignement public aux minis-tres du culte, crée les écoles maternelles et donne aux écoles primaires une suite, les classes primai-res supérieures et les cours complémentaires.
Il est candidat en 1887 à la succession de Jules Grévy comme président de la république. Il est devancé par Sadi Carnot au premier tour et se retire. Des manifestations avaient lieu à Paris contre son éventuelle élection et faisaient craindre des événements rappelant la Commune.
Il vote la loi du 19 juillet 1889 qui fait de tous les instituteurs et de toutes les institutrices des écoles publiques des fonctionnaires de l'Etat.
Aux élections de 1889, il subit un revers très douloureux dans son département. Il n'est pas réélu à la Chambre. Il est toutefois président du conseil général des Vosges et en 1891 il est élu au Sénat.
Il subit plusieurs tentatives d'assassinat à Paris, l'une, tirée par un partisan du général Bou-langer, quelques jours après son échec à la prési-dence de la république lui laisse une balle logée près du coeur.
Après son élection au Sénat, il a une derniè-re satisfaction, il en est élu président le 24 février 1893 et quelques jours plus tard son coeur faiblit. Il meurt le 17 mars 1893 à Paris, chez lui, 1 rue Bayard.