Atelier Lectures Mgen séance du 26-09-16

 

 

 

 

 

Nous étions nombreux, anciens et nouveaux, pour cette première séance de l’année. Le livre que nous avions choisi en juin s’intitule

 

« le club…des miracles relatifs » de Nancy Huston.

 

 

 

Ce livre n’a pas fait l’unanimité dans le groupe.

 

Varian, le personnage central, est un personnage intéressant et prémonitoire d’un monde à venir. Il aurait pu être le modèle du « Cri » de Munsh. C’est dire à quel point il est angoissé et fragile, introverti et torturé. Doué de capacités intellectuelles hors normes, il est né dans une famille aimante et sa vie bascule quand son père part travailler à Terrebrute et disparaît. Varian part donc lui aussi à la recherche de son père.

 

Nancy Huston dresse dans ce roman un état des lieux d’une société toxique qui massacre la nature par l’extraction de gaz bitumeux et massacre les hommes qui travaillent dans des conditions si difficiles que beaucoup y meurent. La seule façon d’échapper à la violence qui règne à Terrebrute est de fréquenter le refuge où Luka et quelques amis lisent des textes de Tchekov. Mais trop peu de gens échappent à l’endoctrinement et à un mode de vie sordide et sans espoir.

 

Pour rendre compte de ce monde, NH utilise une démarche stylistique parfois difficile à décoder. Varian parle par saccades, d’où des blancs dans la phrase, ne dit jamais « je » mais « on » ou « l’accusé ». Autant de moyens de démontrer la déshumanisation du personnage et son extrême solitude.   

 

Ce roman prend des allures de « fable métaphorique » destinée à dénoncer certains aspects de la société contemporaine. Le constat est brutal et peut choquer.

 

 

 

Pour mieux connaître Nancy Huston, nous avons échangé sur d’autres romans de grande qualité du même auteur.

 

« L’empreinte de l’ange » ( paru en poche) mêle quatre destinées face à l’Histoire, guerre d’Algérie et traumatismes de la guerre précédente. Ni la passion amoureuse ni l’art ne permettent  de dépasser les secrets enfouis dans les êtres qui ne mélangent jamais que les corps et non les âmes.

 

« Lignes de faille » étudie le poids de la fatalité sur quatre générations d’une même famille du nazisme jusqu’en 2004. Elle s’y est inspirée du destin de son arrière grand-mère et montre par ailleurs toute son admiration pour Romain Gary.

 

 

 

D’autres titres d’autres auteurs ont été évoqués et peuvent nous donner des pistes de lectures nouvelles.

 

 

 

« D’acier » Silvia Avallone :

 

Auteure italienne traduite en 2015.

 

Ce roman raconte l’histoire de deux adolescentes dans une famille ouvrière qui vit en face de l’île d’Elbe. De la plage, elles voient l’enfer des aciéries et leurs rêves se trouvent confrontés à un monde difficile, celui de la drogue et de la magouille…Le père et le frère les surveillent…Seule leur amitié les sauve.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Sens dessus dessous » Milena Agus

 

Auteure dont nous avions lu et aimé « Mal de pierre » et « Prends garde »

 

Ce  dernier roman plus léger a bien plu et aborde le thème de l’Amour des gens d’un certain âge…

 

 

 

 

 

« Les brumes du passé » de Léonardo Padura

 

Autre roman plus léger et très intéressant qui dépeint la vie à Cuba en 2005.

 

Comment préserver l’identité de Cuba ? comment échapper aux tracasseries politiques….

 

( voir sur le même thème Zoé Valdès )

 

 

 

 

 

« L’arbre du pays Toraja » Philippe Claudel

 

Très beau livre sur la mort et l’amitié de l’auteur pour son éditeur Jean Marc Roberts. Partant de la tradition qui fait de l’arbre la sépulture d’un enfant mort, l’auteur envisage la vieillesse et tente de répondre à la question : qu’est-ce qu’être vivant ?

 

 

 

« Les étoiles s’éteignent à l’aube » Richard Wagamese

 

Un fils accepte d’accompagner son père vers la terre de ses ancêtres quand il sent la mort venir. L’occasion pour le fils de mieux connaître son père et d’entendre parler de sa mère et donc de renouer avec ses origines. Très beau et sensible.

 

 

 

 

 

 

 

Prochain RV le lundi 21 novembre.

 

Livre retenu pour la lecture commune : « Tropique de la violence » Natacha Appanah ( Gallimard)