Atelier lectures MGEN lundi 29 Février 2016

 

 

 

 

 

Deux romans avaient retenu notre attention autour de la guerre et de l’antisémitisme.

 

 

 

« Rien où poser sa tête » Françoise Frenkel ( l’Arbalète Gallimard)

 

Publié d’abord en 44 en Suisse, ce roman nous revient, chez Gallimard, après avoir été retrouvé chez Emmaüs ! Dans une magnifique préface, Modiano nous donne l’origine de l’expression-titre trouvée dans une lettre de Maurice Sachs écrite en nov. 42.

 

Rappelons que Françoise Frenkel a vécu à Paris pendant l’entre deux- guerres et qu’elle est allée à Berlin fonder la première librairie française en 1921. Elle y côtoie le monde intellectuel de l’époque. Elle ne quitte Berlin qu’en 1939, lorsqu’elle réalise qu’il est devenu impossible de diffuser des livres français et part trouver refuge en France, à Paris, où son mari l’a précédée. Malheureusement, elle doit quitter Paris occupé, pour le Sud et elle réussira à franchir la frontière vers la Suisse en 43.

 

Ce qui nous a frappés à la lecture de ce récit-témoignage, c’est une façon généreuse d’aborder les évènements qui met en lumière les personnes qui l’ont aidée, leur grandeur d’âme, plutôt que d’insister sur l’horreur qu’elle avait sans doute du mal à imaginer.

 

(Même angélisme ou naïveté que l’on retrouve chez Hélène Beer dont le journal republié a été évoqué.) Le débat porte alors sur les soutiens dont elle a pu bénéficier, intellectuels et financiers, mais aussi sur les nombreux témoignages – notamment Appenfeld – qui raconte l’embrigadement progressif des populations et la peur qui s’était installée dans les populations.

 

La Résistance a pu apparaître tardivement comme en Vendée en Septembre 44. Les réquisitions pour le STO ont aidé à la prise de conscience après la débâcle et la trahison de Pétain. Bien sûr revient aussi la question du silence qui a suivi l’après guerre, l’impossibilité pour les « absents » de se faire entendre à leur retour, ce qui a conduit Primo Levi au suicide…On rappelle d’autres textes déjà lus comme celui de JLSeigle « Je vous écris dans le noir » et « Jacob, Jacob » de Valérie Zenatti. On apprend que l’Italie a mieux protégé ses Juifs que la France. Il faudra que leur soit projeté « Nuit et brouillard » pour que les Français regardent la réalité des camps d’extermination en face.

 

 

 

« Inconnu à cette adresse » de Kressmann Taylor.

 

Encore un texte oublié puis retrouvé en 1938 et réédité en 1995 aux USA et 2001 en France.

 

Un roman épistolaire très bref et très efficace pour rendre compte de la montée du nazisme en Allemagne entre 1932 et 1934. Martin, rentré dans son pays, devient très vite antisémite et porte-parole de la propagande nazie. Pouvait-il porter secours à Griselle venue lui demander assistance ? Il annonce sa mort à Max, son frère, sans ménagement et s’expose ainsi à la vengeance de celui-ci qui va tout faire pour le compromettre…

 

Ce texte a été adapté au théâtre à Paris il y a peu.

 

Comme le livre précédent, ce texte résonne curieusement avec l’actualité. La référence à l’appartenance à une religion est encore très présente actuellement dans certains quartiers de Paris. Comment ne pas entretenir la haine mais ne pas générer l’oubli ? On dénonce l’engrenage dans lequel les Allemands de l’époque ont pu être pris, la force des mots martelés par la propagande et le système qui rend le Parti tout-puissant dans la vie quotidienne de chacun. (voir le film « La voleuse de livres »).

 

 

 

 

 

D’autres œuvres ont abordé cette période douloureuse :

 

  • le film « Les innocentes » actuellement sur les écrans

  • « Le confident » roman d’Hélène Grémillon

  • « Elle s’appelait Sarah » roman de ? de Rosnay

  • « Kinderzimmer » roman de Valentine Goby

  • « Oubliée » de Rebecca Vaisermann

 

 

 

  • «  Toute la lumière que nous pouvons voir » d’Anthony Doerr

  • « Sonnenchein » Dasa Drndic ( lebensborn)

  • « Le lièvre de Patagonie » Lanzmann ( ou comment l’auteur a traversé la guerre) et sa vie…

 

 

 

Autres livres du même auteur :

 

 

 

« Jours d’orage » de Kressmann Taylor

 

« Jours sans retours »

 

 

 

Autres lectures recommandées : «  Alham » de Trévidic

 

«  Terreur dans l’hexagone » de Gilbert Keppel

 

 

 

Quelques cassettes à emprunter à la Médiathèque : « l’islamisme en Algérie »

 

 

 

Suivent quelques considérations générales sur la place de la culture et des intellectuels dans le monde d’aujourd’hui….

 

 

 

 

 

Rappel : les dates à venir de l’atelier lectures :

 

25 Avril

 

23 mai

 

et 20 juin !

 

 

 

Pour le 25 Avril : Retour sur « Une forêt d’arbres creux » d’Antoine Choplin

 

Lire l’écrivain américain Ron Wash :

 

  • « une terre d’ombre » en particulier

  • Mais aussi : « un pied au paradis », « le monde à l’endroit » et son dernier ….

 

 

 

 

 

Pour le 23 Mai : un auteur Martin Winckler : médecin et écrivain .

 

Son dernier titre : « Abraham et fils »

 

 

 

Pour finir, on a évoqué « Envoyé spécial » d’Echenoz

 

et « Le grand marin » de Catherine Poulain

 

 

 

Bonnes lectures !