Atelier Lecture MGEN lundi 4 Février 2016

« 2084 » Boualem Sansal

« Quatre murs » Kéthévane Davrichewy

 

 

Nous étions moins nombreux, une bonne dizaine, à échanger sur deux livres : « 2084 » de Boualem Sansal et « Quatre murs » de Kathévane Davrichewy, mais le débat fut vif et argumenté. Tout l’intérêt de ces échanges mensuels.

 

2084 « La fin du monde » de Boualem Sensal

On pourrait dire que ce livre tire la sonnette d’alarme pour nous démontrer que l’islamisme cherche à détruire les fondements de la civilisation occidentale. Il serait donc bon d’agir pour nous prémunir et ne pas nous laisser faire.

Sous la forme d’un roman philosophique, l’auteur nous décrit un monde, l’Abistan, qui utilise toutes les méthodes d’un état totalitaire pour décerveler les habitants : plus de référence au passé et à l’histoire, plus de libertés individuelles, plus de moyens de réflexion…Un peuple soumis à un seul chef et à un dieu unique, la religion utilisée comme moyen d’endoctriner ce peuple où on cherche à développer la suspicion et la terreur.

Quelques personnages essaient de « résister » en se posant des questions.

Nas l’archéologue, coupable d’avoir découvert un village prouvant l’existence d’un ancien monde, disparaît.

Koa, victime du fait d’avoir désobéi, est tué lors d’un déplacement interdit.

Ati, le héros, échappe un temps à la mort, mais on ignore s’il réussira à atteindre « la frontière » pour fuir ce monde.

L’endoctrinement passe essentiellement par l’usage d’une langue puissante et hypnotique, volontairement réduite à des onomatopées et des exclamations et qui ne permet plus de développer des pensées complexes.

Toz est un personnage énigmatique qui joue sans cesse un double jeu en protégeant Ati pour mieux l’utiliser dans des luttes intestines pour le pouvoir. Certains y voient une image de l’Arabie Saoudite et du Quatar qui grâce à leur capitaux entretiennent le commerce avec l’occident tout en envoyant des religieux recruteurs des courants extrémistes.

L’occident se heurte à une sournoise politique de conquête qui vise la déstabilisation des états libres.

 

La question qui se pose à tous, c’est comment lutter contre une politique d’envergure qui va agir dans la durée. L’exemple de pays comme l’Algérie ou l’Egypte n’est guère encourageant. On cite le juge Trévidic qui met en garde les états européens contre les méthodes utilisées pour endoctriner les jeunes. ( Voir le film : « Ne m’abandonne pas » )

Pouvons-nous mettre en cause le vide spirituel chez les jeunes européens ? Avons-nous des responsabilités en leur offrant une société sans avenir ? N’y a-t-il pas une sombre perversité à décrypter dans les alliances militaires ou économiques qui visent à nous rendre muets ?

On peut comprendre l’aveu d’impuissance de certains même si d’autres veulent encore croire à la force de la laïcité, de l’éducation et même du service civique.

Ce livre reste un cri d’alarme !

 

 

Quatre murs : Kéthévane Davrichewy

 

Un court roman familial qui frappe d’abord par sa composition autour des différents points de vue des enfants.

Le roman débute sur une réunion des enfants chez la mère qui a décidé de vendre la maison de famille après la mort du père. On sent une certaine tension qui suggère des problèmes liés à l’héritage de chacun, la mère tentant de faire passer l’idée qu’elle aimerait pouvoir aider davantage les plus jeunes en difficultés.

Même si le sujet a déjà été traité plusieurs fois au cinéma, certains se sont attachés aux personnages qui essaient de revivre leur enfance, avec les conflits, les jalousies et les moments intenses de la cabane. Un évènement, l’accident et la mort de Dimitri leur cousin, les a profondément traumatisés, même si le traumatisme varie avec la place de chacun dans la fratrie, il résonne encore dans le dernier rendez-vous de la famille, en Grèce cette fois, chez le frère ainé, Saul. La mort de Dimitri, le « cousin incestueux », s’étend encore comme une ombre sur la recherche d’apaisement qui clôt le récit.

Le débat fut passionné autour de la place de chacun (le discours des jumeaux agace ) et de l’inceste ( réel ?) entre Dimitri et Hélène.

 

 

Autres lectures conseillées :

« Les chaussures italiennes » Mankel

« Profession du père » Sorj Chalandon

« Personne ne dort à Alexandrie » Meguid

Et le dernier Echenoz….

 

 

Rappel :

Le 29 Février : « Inconnu à cette adresse » Kressman Taylor

« Rien où poser sa tête » Françoise Frenkel

 

 

Le 25 Avril : Ron Walsh et Antoine Choplin

 

 

 

Y.B et F.L.