Atelier Lecture lundi 4 Janvier

 

 

 

 

Au programme de cette réunion, deux romans qui abordent un sujet d’actualité, le retour des otages – journaliste ou photographe de guerre – retenus et emprisonnés comme monnaie d’échange avec l’occident.

Difficile de mener une comparaison point par point tant l’approche du sujet est différente.

« La maison du retour » de JPKauffmann a été écrit en 2006 près d’une vingtaine d’années après son retour. C’est sans doute ce décalage entre le vécu et l’écriture qui induit cette distance par rapport l’émotion. L’auteur s’explique ailleurs sur la difficulté à raconter sa captivité : celle-ci est très peu « évoquée » dans ce livre où la réhabilitation d’une maison ancienne apparaît comme une métaphore du travail de reconstruction du narrateur. Il insiste plutôt sur les plaisirs qui le rattachent à la vie : les vins de Bordeaux, la nature et les sensations qui renaissent avec le cycle de l’hiver au printemps dans la forêt landaise. Comment vivre « après » trois années de « confinement » ? Il troque les livres pour la plantation d’arbustes dans son airial, pour une vie plus enracinée où le retrait lui permet de se retrouver, lui et sa famille.

Les avis étaient partagés autour de ce livre assez « léger »…

 

Dans son dernier roman, « Otages intimes »Jeanne Benameur part d’un évènement semblable, le retour d’Etienne, photographe de guerre, capturé puis libéré après plusieurs années de « confinement ». Mais son positionnement de narratrice est complètement différent. Elle observe les réactions de son personnage à sa libération mais aussi les relations intimes avec ses proches – sa mère, son amante, des amis d’enfance - pour étudier les conséquences de l’attente et de la souffrance engendrée. Là encore, la nature autour de ce village d’enfance va jouer un rôle important transcrit dans un style très sensuel.

Cette expérience va-t-elle faire changer Etienne, faire changer son rapport à la photographie ? C’est tout l’enjeu du récit qui lui permet de cheminer de son enfance malmenée  vers plus « d’espérance ». C’est aussi l’occasion de déplier la belle relation qu’entretient Etienne avec sa mère,  d’étoffer des personnages plus ancrés dans la vie.

Le style très travaillé, tourné vers l’intérieur, a résonné diversement chez les lecteurs plus ou moins convaincus. Le pouvoir des mots reste primordial pour se libérer de sa condition d’otage ou au moins de captif, c’est l’idée que défend ici l’auteur.

 

Nous sommes revenus vers un autre roman très bref et plus ancien de J.Benameur : « Les demeurées » qui, par sa densité et sa sobriété, a suscité l’adhésion de tous. L’amour fusionnel entre la mère et sa fille, va empêcher celle-ci –du moins un temps- d’accéder au savoir dispensé par l’institutrice. Aux ex-enseignants de réfléchir sur les « conflits de loyauté » qui interdisent l’apprentissage…

On cite Edouard Louis et son premier roman « Pour en finir avec Eddy Bellegueule ». Il vient de publier un deuxième roman « Histoire de la violence ».

On cite et conseille la lecture du dernier roman de Sorj Chalandon : « Profession du père » où l’auteur livre son enfance auprès d’un père mythomane …

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autres lectures conseillées :

 

Le Monde : qui consacre plusieurs pages aux morts du Bataclan, au témoignage d’un otage, aux informations précises concernant les terroristes…

 

Lire deux BD « Undertaker » ( recommandées par la librairie Griffine)

 

Enfin, puisqu’un auteur égyptien se trouve en résidence à La Rochelle :

Lire « Personne ne dort à Alexandrie »

Et « L’autre pays »

L’auteur en question Hibrahim Abdel Meguiel sera à la Médiathèque le 15 Janvier à 18h

     Et le 22 Janvier à 19h au Perthuis ( Centre socio - culturel de Mireuil )

 

 

Vénus Khoury Gata libanaise sera à la médiathèque le 12 Février à 18h

 Un titre « La femme qui ne savait pas retenir les hommes »

 

Le programme retenu pour les prochaines séances :

 

1er Février : « Quatre murs » Kathevane Davrichewy ed 10/18

                        « 2084 » Boualem Sansal *

 

 

29 Février : « Rien où poser la tête » Françoise Frankel

                        « Inconnu à cette adresse » Tressmann Taylor

                        « Les forêts d’arbres creux » Antoine Choplin *

 

 

25 Avril : « Le monde à l’endroit » Ron Rash *

                        « Terre d’ombre » du même auteur.

 

( Certains de ces livres ont été achetés et peuvent donc circuler * )

 

 

Bonnes lectures !