ATELIER LECTURE N°2  SOMBRE DIMANCHE   Alice ZENITZER

 

 

 

Nous sommes 14 pour échanger autour de ce roman.

 

D’emblée, certains lecteurs ou lectrices avouent qu'ils n'ont pas aimé ce roman à  cause  notamment de la désespérance qui émane de son contenu très difficile.

Le titre « Sombre dimanche » est celui d’une chanson qui fut interdite parce qu’elle déclencha une vague de suicides. Le ton est donné ! 

C’est un monde sans espoir, « un pays perdu », un monde clos dont on ne peut s’échapper, comme on ne peut quitter cette maison au milieu des rails et des détritus.

 

On pense à d’autres romans hongrois comme ceux de Magda Szabo –«  La porte »- ou un autre plus récent de Szilard Borbély  « la miséricorde des cœurs »

Ce dernier auteur parle «  d’une société malade qui rend ses membres malades ».

 

La question se pose des conditions qui ont mené cette jeune romancière douée à choisir un tel sujet. Peut-être s’agit-il de comprendre combien l’histoire tragique  d’un pays peut  imprégner longtemps, très longtemps, la vie des gens ??? Ou bien pour illustrer le fatalisme d’un peuple ?

 

La construction très bien pensée du roman permet  d’imbriquer l’histoire du pays et l’histoire de la famille d’Imre. L’Empire démantelé en 1920 leur a fait perdre leur identité, leur fierté aristocratique. Hitler les a trahis et ils sont tombés pour 40 ans sous la domination soviétique qui les a privés d’initiative et d’avenir. D’où cette chape de tristesse qui finit par habiter tous les personnages. Dans un monde cruel, ils se trouvent soudés par le malheur. Il ne leur reste plus que l’alcool.

Le grand père, éternel révolté, ressasse ses désillusions liées au passé tandis qu’Imre ne réussit pas à se libérer, même après la chute du mur en 89, même après sa rencontre avec Kerstin. Les femmes - la mère, la sœur - sont aussi des victimes.

Tout se clôt dans une cabane du lac Balaton où ils se contentent de ne plus rien entendre, de ne plus rien voir, se sentant abandonnés du monde.

 

Au total, un roman désespéré, comme certaines l’affirmaient dès le début. Mais qui permet de mieux comprendre l’actualité…

Et surtout un roman très bien écrit.

 

 

Juste avant l’oubli du même auteur :

Un sujet très différent qui montre des universitaires spécialistes d’un auteur, en colloque sur une île glacée des Hybrides. Et l’histoire d’un couple au bord de la rupture…

A lire…

 

Jusque dans nos bras : Très différent, très gai autour d’un mariage blanc…

 

En conclusion, une jeune auteure capable d’écrire des romans très différents.

                                                                                                          Y.B. et F.L.

 

 

 

 

 

 

 

Liste des livres à acheter et faire circuler :

 

 

Les gens dans l’enveloppe  Isabelle Monnin    ( atelier d’écriture)

 

Le monde à l’endroit              Ron Rash

 

L’imposteur             Javier  Cercas

 

Profession du père        Sorg Chalandon

 

Vernon Subutex 1        Virginie Despentes

 

El turquetto           Metin Arditi

 

Eden, utopie               Fabrice Humbert

 

Les forêts d’arbres creux         Antoine Choplin

 

Les partisans                          Aharon Appelfeld

 

La fin de l’homme rouge (prix nobel)  Svetlana Alexievitch

 

 

La septième fonction du langage   Laurent Binet